LA CHAPELLE DU CHATEAU

LA CHAPELLE DU CHATEAU

Cette chapelle flanque l’ensemble du Château des Thaon de Revel, à l’est, depuis le début du XVIIème siècle.
En effet, en 1634, Don Jules Thaon, chanoine archidiacre de la Cathédrale de Nice, cède ses biens à son neveu Charles-Antoine Thaon qui épouse alors Lucrèce Galléan. Il exige en échange de pouvoir habiter le château selon son plaisir.
Plus tard, entre 1719 et 1752, le Comte Joseph-Horace fait agrandir et embellir le château qui prend l’aspect qu’il conserve aujourd’hui et la chapelle, isolée jusqu’alors, sert de paroisse aux habitants de Saint-André.

 

La chapelle du château des Thaon de Revel dominant les Moulins

La chapelle du château des Thaon de Revel dominant les Moulins

Sa façade très sobre, surmontée d’un fronton, n’est percée que d’une serlienne[1] assez haute.
La nudité et le dépouillement du mur suggèrent un décor de pilastres d’ordre colossal.
Le plan barlong[2] présente des angles rabattus, formule développée à Nice (Saint-Martin, Saint-Augustin) et dans le Comté de Nice à la fin du XVIIème siècle.

Dans la chapelle, les pans coupés des angles ont permis d’installer d’élégantes tribunes encadrant l’entrée du chœur et rappelant que cette chapelle castrale accueillait les seigneurs du lieu, leur famille et leurs invités de marque sans qu’ils aient à se placer dans la nef parmi les fidèles.
Le chœur, plus étroit, est de plan carré.
L’ensemble est couvert d’une voute d’arêtes.
Un retable de stucs et gypseries domine le maître-autel avec colonnes, entablement et fronton brisé.
Des putti animent l’espace.
Au centre, une toile représente le « Martyre de Saint-André » crucifié sur une croix en X .
En arrière-plan, un paysage représente le Château au XVIIIème siècle.
Retable et toile confirmeraient que l’édifice ait subi, après le château, des embellissements que l’on peut dater des alentours de 1755.

 

Intérieur de la chapelle du château de Saint-André de la Roche

Intérieur de la chapelle du château de Saint-André de la Roche

 

Sur la toile du Rosaire figure Saint-Grat, le patron de la communauté. Ce dernier, fêté le 7 septembre, fut évêque d’Aoste au Vème ou au VIIIème siècle.
Chargé par l’archevêque de Milan d’aller en Terre Sainte pour y retrouver les dépouilles de Saint-Jean-Baptiste, il accomplit parfaitement sa mission. Il en reçut la mâchoire inférieure comme récompense, insigne relique qui vint enrichir la cathédrale de Notre Dame de l’Assomption.
Le culte de Saint-Grat est très populaire dans le Comté de Nice .
N’oublions pas  qu’il était le protecteur des récoltes ; il apportait la pluie mais évitait la grêle, les tempêtes et les incendies.
Et les paysans savaient qu’ils devaient grand respect à ce bon saint agraire car « Se sies grat a San-Grat, San-Grat sara grat per tu ; ma se sies pas grat, San-Grat si gratera de tu ».

[1]   fenêtre à imposte en arc de cercle, flanquée de deux baies à linteau droit
[2]   architecture dont le côté le plus long se présente de face